Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/337

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tous deux le silence au coin de son feu, je mapperçois qu’il me fixe comme il lui arrivoit souvent & d’une maniere dont l’idée est difficile à rendre. Pour cette fois, un regard sec, ardent, moqueur & prolongé devint plus qu’inquiétant. Pour m’en débarrasser, j’essayai de le fixer à mon tour ; mais en arrêtant mes yeux sur les siens, je sens un frémissement inexplicable, & bientôt je suis forcé de les baisser. La physionomie & le ton du bon David sont d’un bon homme mais où, grand Dieu ! ce bon homme emprunte-t-il les yeux dont il fixe les amis ?"

"L’impression de ce regard me reste & m’agite ; mon trouble augmente jusqu’au saisissement : si l’épanchement n’eût succédé, j’étouffois. Bientôt un violent remords me gagne ; je m’indigne de moi-même ; enfin dans un transport