Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/361

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"1. Vous n’avez pas fait attention que j’avois une lettre écrite de votre main,*

[*C’est celle du 22 mars, qui est pleine de cordialité & qui prouve que M. Rousseau ne m’avoit jamais laissé entrevoir aucun de ces noirs soupçons de perfidie sur lesquels il insiste à présent. On voit seulement à la fin de sa lettre quelques restes d’humeur sur l’affaire de la chaise.] qui ne peut absolument se concilier avec votre récit, & qui confirme le mien."

"2. J’ai conté le fait le lendemain ou le sur lendemain à M. Davenport, dans l’intention d’empêcher qu’il n’eût recours, pour vous obliger dans la suite, à de semblables finesses ; il s’en souviendra surement. "

"3. Comme cette aventure me paroissoit vous faire honneur, je l’ai contée ici à plusieurs de mes amis ; je l’ai même écrite à Madame *

[* Cette Dame a exigé qu’on supprimât son nom. Note des Editeurs] la C. de ***. à Paris. Personne, je pense, n’imaginera que je préparois d’avance une apologie, au cas que je me brouillasse avec vous, événement que j’aurois regardé alors comme le plus incroyable de tous les événemens humains, d’autant plus que nous étions peut-être séparés pour jamais, & que je continuois à vous rendre les services les plus essentiels. "

"4. Le fait, tel que je le rapporte, est conséquent & raisonnable ; mais il n’y a pas le sens commun dans votre récit. Quoi ! parce que dans quelques momens de distraction ou de rêverie, assez ordinaires aux personnes occupées, j’aurai eu un regard fixe, vous me soupçonnez d’être un traître, & vous avez l’assurance de me déclarer cet atroce & ridicule soupçon ? Car vous ne, prétendez pas même avoir