Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/363

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avec la plus grande vérité, que c’étoit plusieurs jours avant votre départ de Paris & avant l’arrivée de Rousseau à Londres ; & je peux vous en donner une forte preuve car, non-seulement par égard pour vous, je cachai la lettre tant que vous restâtes à Paris ; mais ce fut aussi la raison pour laquelle, par délicate & pour moi-même, je ne voulus pas aller le voir, quoique vous me l’eussiez souvent proposé. Je ne trouvois pas qu’il fût honnête d’aller faire une visite cordiale à un homme, ayant dans ma poche une lettre où je le tournois en ridicule. Vous avez pleine liberté moncher Monsieur, de faire usage soit auprès de Rousseau, soit auprès de tout autre, de ce que je dis ici pour votre justification : je serois bien fâché d’être cause qu’on vous fît aucun reproche. J’ai un mépris profond pour Rousseau une parfaite indifférence sur ce qu’on pensera de cette affaire ; mais s’il y a en cela quelque faute, ce que je suis bien loin de croire, je la prends sur mon compte. Il n’y a point de talens qui m’empêchent de rire de celui qui les possede, s’il est un chalatan ; mais, s’il a de plus un cœur ingrat & méchant, comme Rousseau l’a fait voir à votre égard, il sera détesté par moi comme par tous les honnêtes gens, &c.”

H.. W.

Je viens de donner une relation, aussi concise qu’il m’a été possible, de cette étrange affaire qui, à ce qu’on m’a dit, a excité l’attention du public, & qui contient plus d’incidens extraordinaires qu’aucune autre aventure de ma vie.