Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/456

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fausse pauvreté, je me persuade qu’un homme qui est à son aise n’écrit pas, vous exercerez à mon endroit une charité très-utile & dont je serai très-reconnoissant. En sollicitant un service qui coûte des soins, & un tans qui est toujours précieux. à celui qui le donne, il ne tâche point d’exciter la pitié par des lamentations : il prie tout uniment que par- bonté d’âme & de cœur, on examine son ouvrage pour que sa réputation d’homme de lettres n’en, souffre pas. Mais quand il, fait cette priere, en avouant que c’est pour avoir du pain c’est qu’effectivement il paroissoit à la veille de manquer de pain.

Que M. Hume ne dise plus que J. J. Rousseau faisoit métier & marchandise de sa misere ; ce commerce ne fut jamais bien brillant, & je parierai qu’il n’y a pas fait fortune. D’où je conjecture que la même nécessité qui l’avoir forcé d’implorer les soins charitables de M. Clairaut, l’auroit tôt ou tard contraint d’avoir recours de la même maniere à ceux de M. Hume ou de quelqu’autre.

Il ne faut que lire avec réflexion les lettres de J. J. Rousseau à son nouveau patron, pour s’appercevoir qu’il se formalisoit trop sérieusement de ces petites minuties dont le véritable Philosophe ne s’occupe jamais.

L’affaire de ma voiture, dit-il, n’est pas arrangée,*

[*Il vouloit parler de l’arrange ment qui avoir été pris pour le faire voiturer, à meilleur marché qu’il n’auroit pu le faire : & quand : il dit n’est pas arrangée, c’est-à-dire, qu’elle tient encore à cœur.] parce que je sais qu’on m’en a imposé c’est une petite faute qui ne peut être que l’ouvrage d’une vanité obligeante, quand elle ne revient pas à deux fois ; comme, si c’eût été un grand