Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/459

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Anglois. À peine a-t-il fait cet aveu, qu’il en fait un autre qui contredit le précédent. C’est qu’il est charmé de son ignorance, parce qu’elle lui sert pour flatter sa misanthropie & autoriser ses incivilités. Il va plus loin, il a le front de s’en vanter pour éloigner le Pasteur de sa paroisse qu’il met au rang des fainéans.

Que peut-on penser de ce mélange d’orgueil, d’amour-propre & de rusticité ? Ne diroit-on pas que ce petit mortel, voudroit être considéré comme un être supérieur en intelligence à tous ceux qui l’abordent ? Mais pour prouver son infériorité, il n’y a qu’à lire avec attention toute cette épître. Qu’offre-t-elle à l’entendement de l’esprit humai, sinon les bizarreries & les caprices d’un homme qui, dans ses ouvrages, paroît s’être efforcé à faire aimer les nœuds de la société humaine, que lui seul veut avoir le privileges de fuir & de détester. Quelle contradiction d’esprit ! quel égarement ! Ce n’est ni l’une ni l’autre, c’est une extravagance d’une espece toute nouvelle, & dont on ne sauroit produire aucun exemple, à moins que d’aller le chercher aux petites maisons.

M. Hume, retenu à Calais par les vents contraires, demande à Rousseau, qui peu de tans auparavant vouloit faire argent d’un dictionnaire pour avoir du pain, s’il n’accepteroit pas une pension du Roi d’Angleterre ? Rousseau qui apparemment auroit souhaité de faire revivre Diogene, répond à l’historien Anglois, que cela n’croit pas sans difficulé, mais qu’il s’en rapporteroit à l’avis de Mylord Maréchal. Autre folie de même date. Le consentement du Lord Ecossois arrive, cependant le philosophe Genevois, au lieu de déférer aux sages