Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/567

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LETTRE DE MONSIEUR DE VOLTAIRE À M. HUME.

J’ai lu, Monsieur, les piéces du procès que vous avez eu à soutenir par devant le public contre votre ancien protégé. J’avoue que la grande ame de Jean-Jaques a mis au jour la noirceur avec laquelle vous l’avez comblé de bienfaits : & c’est en vain qu’on a dit que c’est le procès de l’ingratitude contre la bienfaisance.

Je me trouve impliqué dans cette affaire. Le Sr. Rousseau m’accuse de lui avoir écrit en Angleterre *

[*On trouvera à la suite de ce morceau cette lettre que M. Rousseau attribue à M. de Voltaire, & qui a été en effet imprimée à Londres sous le nom de ce grand Ecrivain.] une lettre dans laquelle je me moque de lui. Il a accusé M. d’Alembert du même crime.

Quand nous serions coupables au fond de notre cœur, M. d’Alembert & moi, de cette énormité, je vous jure que je ne le suis point de lui avoir écrit. Il y a sept ans que je n’ai eu cet honneur. Je ne connois point la lettre dont il parle, & je vous jure que si j’avois fait quelque mauvaise plaisanterie sur M. Jean-Jaques Rousseau, je ne la désavouerois pas.