Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/398

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la solution. Je n’ignore pas que vous avez une si invincible aversion pour les louanges, que vous n’en voulez point admettre, même en faveur de leur sincérité. Mais quelques vérités obligeantes que je me sente forcée de vous dire, seront-elles pour moi, un titre d’exclusion ? Les éloges d’une femme qui n’a, ne peut, ni ne veut avoir aucune espece de célébrité, peuvent-ils alarmer votre délicatesse, & ne me trouverez-vous pas dans le cas de l’exception ? Je le souhaite vivement, Monsieur, je souhaiterois encore que vous crussiez me devoir quelque chose pour la justice que je vous rends ; & qu’il vous parût digne de vous de faire tourner votre reconnoissance au profit de mon sexe, en prouvant au Public que Madame D.R.G. n’est pas la seule femme qui fâche vous apprécier.”

J’ai l’honneur d’être,

MONSIEUR,

Votre très-humble & très obéissante servante,

D.L.M.

P.S. En commençant ma lettre, Monsieur, mon dessein étoit de risquer quelques observations sur le style de l’avis inséré dans le Mercure : mais après y avoir bien pense, j’ai cru que le rôle d’amie de Jean-Jaques, étant celui qui m’honoroit le plus, & me convenoit le mieux, je devois me borner à le remplir.

Le 7 décembre 1778.