Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t16.djvu/386

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

comme gouverneur de Normandie, au sujet de quelques mouvemens du parlement qu’on vouloit contenir. Voici la lettre que m’écrivit Mde. de Luxembourg, le surlendemain de son départ.

À Versailles, ce mercredi.

"M. de Luxembourg est parti hier à six heures du matin. Je ne sais pas encore si j’irai. J’attends de ses nouvelles, parce qu’il ne soit pas lui-même combien de tems il y sera. J’ai vu M. de St. Florentin, qui est le mieux disposé pour l’abbé Morellet ; mais il y trouve des obstacles, dont il espere cependant triompher à son premier travail avec le roi, qui sera la semaine prochaine. J’ai demandé aussi en grace qu’on ne l’exilât point, parce qu’il en étoit question ; on vouloit l’envoyer à Nanci. Voilà, monsieur, ce que j’ai pu obtenir ; mais je vous promets que je ne laisserai pas M. de St. Florentin en repos, que l’affaire ne soit finie comme vous le désirez. Que je vous dise donc à présent le chagrin que j’ai eu de vous quitter si tôt ; mais je me flatte que vous n’en doutez pas. Je vous aime de tout mon cœur, & pour toute ma vie."

Quelques jours après, je reçus ce billet de d’Alembert, qui me donna une véritable joie.

Ce 1er Août.

"Grâce à vos soins, mon cher philosophe, l’abbé est sorti de la Bastille, & sa détention n’aura point d’autres suites. Il part pour la campagne, & vous fait ainsi que