Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/270

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mandez-le moi à l’avance, & donnez - moi le temps de la réponse. Selon les réponses que j’attends, je pourrois, si la chose ne vous étoit pas trop importune, vous prier de permettre que Mlle. le Vasseur vint avec vous. Je vous embrasse.

LETTRE AU MÊME.

À Strasbourg le 25 Novembre 1765.

J’ai, mon cher hôte, votre Nº. 8. & tous les précédons. Ne soyez point en peine du passe-port. Ce n’est pas une chose si absolument nécessaire que vous le supposez, ni si difficile à renouveler au besoin ; mais il me sera toujours précieux par la main dont il me vient & par les soins dont il est la preuve.

Quelque plaisir que j’eusse à vous voir, le changement que j’ai été forcé de mettre dans ma manière de vivre, ralentit mon empressement à cet égard. Les fréquens dînés en ville, & la fréquentation des femmes & des gens du monde, à quoi je m’étois livré d’abord, en retour de leur bienveillance, m’imposoient une gêne qui a tellement pris sur ma santé, qu’il a fallu tout rompre & redevenir ours par nécessité. Vivant seul ou avec Fischer, qui est un très-bon garçon, je ne serois à portée de partager aucun amusement avec vous, & vous iriez sans moi dans le monde ; ou bien ne vivant qu’avec moi, vous seriez dans cette ville, sans la connoître. Je ne désespère par des moyens de nous voir plus agréablement