Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t17.djvu/332

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goût ne seroit pas ruineux. Je sens avec combien d’indiscrétion j’abuse de votre temps & de vos bontés ; mais quelque peine que vous donne la recherche de ce portrait, j’en aurois une infiniment plus grande à m’en voir privé. Si vous parvenez à le retrouver, je vous supplie, Milord, de vouloir bien l’envoyer à M. Davenport, afin qu’il le joigne au premier envoi qu’il aura la bonté de me faire.

Comme, après tout, mon recueil étoit assez peu de chose, que probablement il ne s’est pas accru dans les mains des douaniers & des libraires, & que les retranchemens que j’y fais font du reste un objet de très-peu de valeur, j’ai à me reprocher de vous avoir embarassé de ces bagatelles ; mais pour vous dire la vérité, Milord, je ne cherchois qu’un prétexte pour me prévaloir de vos offres, & vous montrer a confiance en vos bontés.

J’oubliois de vous parler de la découpure de M. Huber ; c’est effectivement M. de Voltaire en habit de théatre. Comme je ne suis pas tout-à-fait aussi curieux d’avoir sa figure que celle de Milord Maréchal, vous pouvez, Milord, votre choix, garder ou jeter ou donner ou brûler ce chiffon ; pourvu qu’il ne me revienne pas ; c’est tout ce que je désire. Agréez, Milord, je vous supplie, les assurances de mon respect.