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Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t4.djvu/68

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les essuyer ; on les déchire. Mais à mesure qu’ils se renforcent, diminuez par degrés la tiédeur de l’eau, jusqu’à ce qu’enfin vous les laviez été & hiver à l’eau froide & même glacée. Comme pour ne pas les exposer, il importe que cette diminution soit lente, successive et insensible, on peut se servir du thermometre pour la mesurer exactement.

Cet usage du bain une fois établi ne doit plus être interrompu, & il importe de le garder toute sa vie. Je le considere, non-seulement du côté de la propreté & de la santé actuelle, mais aussi comme une précaution salutaire pour rendre plus flexible la texture des fibres, & les faire céder sans effort & sans risque aux divers degrés de chaleur & de froid. Pour cela je voudrois qu’en grandissant on s’accoutumât peu-à-peu à se baigner, quelquefois dans des eaux chaudes à tous les degrés supportables, & souvent dans des eaux froides à tous les degrés possibles. Ainsi après s’être habitué à supporter les diverses températures de l’eau, qui étant un fluide plus dense, nous touche par plus de points & nous affecte davantage, on deviendroit presque insensible à celles de l’air.

Au moment que l’enfant respire en sortant de ses enveloppes, ne souffrez pas qu’on lui en donne d’autres qui le tiennent plus à l’étroit. Point de têtieres, point de bandes, point de maillot ; des langes flottans & larges, qui laissent tous ses membres en liberté, & ne soient, ni assez pesans pour gêner ses mouvemens, ni assez chauds