Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t7.djvu/166

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l’Académie Françoise ; non-seulement elle effacera très-certainement mon Discours, ce qui ne sera gueres difficile, mais on ne sauroit même douter qu’elle ne soit un chef-d’œuvre. Cependant, que sera cela à la solution de la question ? rien du tout ; car chacun dira, après l’avoir lue :Ce discours est fort beau ; mais si l’Auteur avoit eu la liberté de prendre le sentiment contraire, il en eut peut-être fait un plus beau encore.

J’ai parcouru la nouvelle réfutation ; car c’en est encore une, &. je ne fais par quelle fatalité les ecrits de mes adversaires qui portent ce titre si décisif, sont toujours ceux ou je suis le plus mal réfute. Je l’ai donc parcourue cette réfutation, sans avoir le moindre regret à la résolution que l’art prise de ne plus répondre à personne ; je me contenterai de citer un seul passage, sur lequel le Lecteur pourra juger si j’ai tort ou raison : le voici.

Je conviendrai qu’on peut être honnête homme sans talens ; mais n’est-on engage dans la société qu’a être honnête homme ? Et qu’est-ce qu’un honnête homme ignorant & sans talens ? un fardeau inutile, à charge même à la terre, &c. Je ne répondrai pas, sans doute, à un Auteur capable d’écrire de cette maniere ; mais je crois qu’il peut m’en remercier.

Il n’y auroit gueres moyen, non plus, à moins que de vouloir être aussi diffus que l’Auteur, de répondre à la nombreuse collection des passages latins, des vers de la Fontaine, de Boileau, de Moliere, de Voiture, de Regnard, de M. Gresset, ni à l’histoire de Nemrod, ni à celle des Paysans Picards ; car que peut-on dire à un Philosophe, qui nous assure qu’il veut