Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t7.djvu/471

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INTRODUCTION.

LE premier malheur de la Botanique eſt d’avoir été regardée dès ſa naiſſance, comme une partie de la Médecine. Cela fit qu’on ne s’attacha qu’à trouver ou ſuppoſer des vertus aux plantes, & qu’on négligea la connoiſſance des plantes mêmes ; car comment ſe livrer aux courſes immenſes & continuelles qu’exige cette recherche, & en même tems aux travaux ſédentaires du laboratoire & aux traitemens des malades, par lesſquels on parvient à s’aſſurer de la nature des ſubſtances végétales, & de leurs effets dans le corps humain. Cette fauſſe maniere d’enviſager la Botanique en à long-tems rétréci l’étude au point de la borner preſque aux plantes uſuelles, & de réduire la chaîne végétal à un petit nombre de chaînons interrompus. Encore ces chaînons mêmes ont-ils été très-mal étudies, parce qu’on y regardoit ſeulement la matiere & non pas l’organiſation. Comment ſe ſeroit-on beaucoup occupe de la ſtructure organique d’une ſubſtance, ou plutôt d’une masse ramifiée qu’on ne ſongeoit qu’a piler dans un mortier ? On ne cherchoit des plantes que pour trouver des remedes, on ne cherchoit pas, des plantes mais des simples. C’etoit fort. bien fait, dira-