Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t8.djvu/80

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Angelique.

Mais savez-vous bien que voilà un tant pis qui n’est pas trop modeste ?

Marton.

C’est une petite veine du sang fraternel.

Lucinde.

Mon Dieu, que vous êtes méchantes ! Après cela, qu’a-t-il dit ?

Angelique.

Il m’a dit qu’il seroit au désespoir de vous obtenir contre votre gré.

Marton.

Il a même ajoute que votre résistance lui faisoit plaisir en quelque maniere. Mais il a dit cela d’un certain air....Savez-vous qu’a bien juger de vos sentimens pour lui, je gagerois qu’il n’est gueres en reste avec vous. Haissez-le toujours de même, il ne vous rendra pas mal le change.

Lucinde.

Voilà une faÇon de m’obéir qui n’est pas trop polie.

Marton.

Pour être poli avec autres femmes, il ne faut pas toujours être si obéissant.

Angelique.

La seule condition qu’il a mise à sa renonciation est que vous recevrez sa visite d’adieu.