Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/123

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& dit encore si nettement que la Septieme est sauvée par une autre, qu’on voit bien qu’il ne fait ici qu’entrevoir, qu’au fond il n’a pas changé d’opinion : de forte qu’on est en droit de rétorquer contre lui le reproche qu’il fait à Masson de n’avoir pas sû voir la Cadence imparfaite dans un de ses Renversemens.

La même Cadence imparfaite se prend encore de la sous-Dominante à la Tonique. On peut aussi l’éviter & lui donner, de cette maniere, une succession de plusieurs Notes, dont les Accords formeront une Harmonie ascendante, dans laquelle la Sixte & l’Octave montent sur la Tierce & la Quinte de l’Accord, tandis que la Tierce & la Quinte restent pour faire l’Octave & préparer la Sixte.

Nul Auteur, que je sache, n’a parlé, jusqu’à M. Rameau, de cette ascension harmonique ; lui-même ne la fait qu’entrevoir, & il est vrai qu’on ne pourroit ni pratiquer une longue suite de pareilles Cadences, à cause des Sixtes majeures qui éloigneroient la Modulation, ni même en remplir, sans précaution, toute l’Harmonie.

Après avoir exposé les Regles & la constitution des diverses Cadences, passons aux raisons que M. d’Alembert donne, d’après M. Rameau, de leurs dénominations.

La Cadence parfaite consiste dans une marche de Quinte en descendant ; & au contraire, l’imparfaite consiste dans une marche de Quinte en montant : en voici la raison. Quand je dis, ut sol, sol est déjà renfermé dans l’ut, puisque tout Son, comme ut, porte avec lui sa douzieme, dont sa Quinte sol est l’Octave ; ainsi, quand on va d’ut à sol, c’est le Son générateur