Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/135

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CAPRICE, s. m. Sorte de Piece de Musique libre, dans laquelle l’Auteur,, sans s’assujettir à aucun sujet, donne carriere à son génie & se livré à tout le feu de la Composition. Le Caprice de Rebel étoit estimé dans son tems. Aujourd’hui les Caprices de Locatelli donnent de l’exercice à nos Violons.

CARACTERES DE MUSIQUE. Ce sont les divers signes qu’on emploie pour représenter tous les Sons de la Mélodie, & toutes les valeurs des Tems & de la Mesure ; de sorte qu’à l’aide de ces Caracteres on puisse lire & exécuter la Musique exactement comme elle a été composée, & cette maniere d’écrire s’appelle Noter. (Voyez NOTES.)

Il n’y a que les Nations de l’Europe qui sachent écrire leur Musique. Quoique dans les autres parties du Monde chaque Peuple ait aussi la sienne, il ne paroît pas qu’aucun d’eux ait poussé ses recherches jusqu’à des Caracteres pour la noter. Au moins est-il sur que les Arabes ni les Chinois, les deux Peuples étrangers qui ont le plus cultivé les Lettres, n’ont, ni l’un ni l’autre, de pareils Caracteres. À la vérité les Persans donnent des noms de Villes de leur pays ou des parties du corps humain aux quarante-huit Sons de leur Musique. Ils disent, par exemple, pour donner l’intonation d’un Air : Allez de cette Ville à celle-là ; ou allez du doigt au coude : mais ils n’ont aucun signe propre pour exprimer sur le papier ces mêmes Sons ; &, quant aux Chinois, on trouvé dans le P. du Halde, qu’ils furent étrangement surpris de voir les Jésuites noter & lire sur cette même Note tous les Airs Chinois quoi : leur faisoit entendre.