Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/28

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détaché d’un goût qui n’avoit pris sur moi que trop d’empire, je persiste, par le seul amour de la vérité, dans les jugemens que le seul amour de l’Art m’avoit fait porter. Mais, dans un Ouvrage comme celui-ci, consacré à la Musique en général, je n’en connois qu’une, qui d’étant d’aucun pays, est celle de tous ; & je n’y suis jamais entré dans la querelle des deux Musiques, que quand il s’est agi d’éclaircir quelque point important au progrès commun. J’ai fait bien des fautes, sans doute ; mais je suis assuré que la partialité ne m’en a pas fait commettre une seule. Si elle m’en fait imputer à tort par les Lecteurs, qu’y puis-je faire ? Ce sont eux alors qui ne veulent pas que mon Livré leur soit bon.

Si l’on a vu, dans d’autres Ouvrages, quelques articles peu importans qui sont aussi dans celui-ci, ceux qui pourront faire cette remarque, voudront bien se rappeller que, dès l’année 1750, le manuscrit est sorti de mes mains sans que je sache ce qu’il est devenu depuis ce tems-là. Je n’accuse personne d’avoir pris mes articles ; mais il n’est pas juste que d’autres m’accusent d’avoir pris les leurs.

À Motiers-Travers le 20 Décembre 1764.