Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/355

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Il faut encore observer que, dans notre Musique, les Genres sont presque toujours mixtes ; c’est-à-dire, que le Diatonique entre pour beaucoup dans le Chromatique, & que l’un & l’autre sont nécessairement mêlés à l’Enharmonique. Une Piece de Musique toute entiere dans un seul Genre, seroit très-difficile à conduire & ne seroit pas supportable ; car dans le Diatonique il seroit impossible de changer de Ton : dans le Chromatique on seroit forcé de changer de Ton à chaque Note, & dans l’Enharmonique il n’y auroit absolument aucune sorte de liaison. Tout cela vient encore des regles de l’Harmonie, qui assujettissent la succession des Accords à certaines réglés incompatibles avec une continuelle succession Enharmonique ou Chromatique ; & aussi de celles de la Mélodie, qui n’en sauroit tirer de beaux Chants. Il n’en étoit pas de même des Genres des Anciens. Comme les Tétracordes étoient également complets, quoique divisés différemment dans chacun des trois systèmes ; si dans la Mélodie ordinaire un Genre eût emprunté d’un autre d’autres Sons que ceux qui se trouvoient. nécessairement communs entr’eux, le Tétracorde auroit eu plus de quatre cordes, & toutes les regles de leur Musique auroient été confondues.

M. Serre de Geneve a fait la Genre duquel j’ai parlé dans son article. (Voyez DIACOMMATIQUE.)

GIGUE, s. f. Air d’une Danse de même nom, dont la Mesure est à six-huit & d’un Mouvement assez gai. Les Opéra François contiennent beaucoup de Gigues, & les