Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/459

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d’appliquer aux Notes les syllabes de la Gamme, selon les diverses positions des deux semi-Tons de l’Octave, & selon les différentes routes pour y arriver. Comme l’Arétin n’inventa que six de ces syllabes, & qu’il y a sept Notes à nommer dans une Octave, il falloit nécessairement répéter le nom de quelque Note ; cela fit qu’on nomma toujours mi fa oui fa la les deux Notes entre lesquelles se trouvoit un des semi-Tons. Ces noms déterminoient en même tems ceux des Notes les plus voisines, soit en montant, soit en descendant. Or comme les deux semi-Tons sont sujets à changer de place dans la Modulation, & qu’il y a dans la Musique une multitude de manieres différentes de leur appliquer les six mêmes syllabes, ces manieres s’appelloient Muances, parce que les mêmes Notes y changeoient incessamment de noms. (Voyez GAMME.)

Dans le siecle dernier on ajouta en France la syllabe si aux six premieres de la Gamme de l’Arétin. Par ce moyen la septieme Note de l’Echelle se trouvant nommée, les Muances devinrent inutiles, & furent proscrites de la Musique Françoise ; mais chez toutes les autres Nations, où, selon l’esprit du métier, les Musiciens prennent toujours leur vieille routine pour la perfection de l’Art, on n’a point adopté le si ; & il y a apparence qu’en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Angleterre, les Muances serviront long tems encore à la désolation des commençans.

MUANCES, dans la Musique ancienne. (Voyez MUTATIONS.)

MUSETTE, s.f. Sorte d’Air convenable à l’Instrument