Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t2.djvu/44

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travaux communs, & peut- être de nouvelles vues pour les rendre utiles. Comment pourroient - ils y contempler le tableau d’un ménage heureux, sans vouloir imiter un si doux modele ? Comment s’attendriront-ils sur le charme de l’union conjugale, même privé de celui de l’amour, sans que la leur se resserre & s’affermisse ? En quittant leur lecture, ils ne seront ni attristés de leur état, ni rebutés de leurs soins. Au contraire, tout semblera prendre autour d’eux une face plus riante ; leurs devoirs s’ennobliront à leurs yeux ; ils reprendront le goût des plaisirs de la Nature : ses vrais sentimens renaîtront dans leurs cœurs, & en voyant le bonheur à leur portées, ils apprendront à le goûter. Ils rempliront les mêmes fonctions ; mais ils les rempliront avec une autre ame, & seront, en vrais Patriarches, ce qu’ils faisoient en Paysans.

N. Jusqu’ici tout va fort bien. Les maris, les femmes, les meres de famille.... Mais les filles ; n’en dites - vous rien ?

R. Non. Une honnête fille ne lit point de