Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t6.djvu/260

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supporté sans diffame au moyen d’un repentir simulé."*

[* Page 14. ]

C’est donc pour éviter ce malheur affreux, cette impunité scandaleuse, que l’Auteur ne veut pas qu’on suive la Loi à la lettre. Toutefois, seize pages après, le même Auteur vous parle ainsi :

"La politique & la Philosophie pourront soutenir cette liberté de tout écrire, mais nos Loix l’ont réprouvée : or il s’agit de savoir si le jugement du Conseil contre les ouvrages de M. Rousseau, & le décret contre sa personne sont contraires à nos Loix, & non de savoir s’ils sont conformes à la Philosophie & à la Politique. "*

[* Page 30. ]

Ailleurs encore cet Auteur, convenant que la flétrissure d’un Livre n’en détruit pas les argumens, & peut même leur donner une publicité plus grande, ajoute : "À cet égard, je retrouve assez mes maximes dans celles des Représentations. Mais ces maximes ne sont pas celles de nos Loix. "*

[* Page 22. ]

En resserrant & liant tous ces passages, je leur trouve à-peu-près le sens qui suit :

Quoique la Philosophie, la Politique & la raison puissent soutenir la liberté de tout écrire, on doit, dans notre Etat punir cette liberté, parce que nos Loix la réprouvent. Mais il ne faut pourtant pas suivre nos Loix à la lettre, parcequ’alors on ne puniroit pas cette liberté.

À parler vrai, j’entrevois là je ne sais quel galimatias qui