Page:Rousseau - Dictionnaire de musique, Vve Duchesne, 1768.djvu/465

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SON. 447

SON./, m. Quand l’agitation communiquée à l’air, par la coUifion dun corps frappe par un autre j parvient jufqu’à l’orfjane auditif , clic y produit une fcnfation qu’on app-llc Bruit. ( Voyez Bkuit. ) Mais il y a un Bruit réfonnant & appréciable qu’on appelle Si^n. Les recherclics fur le ion abfolu appartiennent au Pl^ylicicn. Le Muficicn n’examine que le Son relatif ; il l’examine feulement par fes modifications fenfibles ; & c’cft félon cette dernière idée . que nous l’cnvifageons dans cet Article.

Il y a ’trois objets principaux à confidérer dans le Son ; le Ton , la force & le tymbre. Sous chacun de ces rapports le Son fe conçoit comme modiliable : i •-’. du grave à l’aigu : 2". du fort au foibîc : 3**. de l’aigre au doux , ou du fourd à l’éclatant, & réciproquement.

Je fuppofc d’abord , quelle que foit la nature du Son j que fon véhicule n’eft autre chofe que l’air même : premièreme n , parce que Pair eft le fcul corps intermédiaire de lexiftencc duquel on foit paif ;

itemcnt allure, entre le corps fonore & l’organe auditif ; qu’il ne

faut pas multiplier les êtres fans néceflité ; que l’uir fuffit pour expl.quer la formation du Son ; & , de plus , parce que lexpérience nous apprend qa’un corps fonore ne rend pas de Son dans un lieu tout-à-fait privé d’air. Si l’on veut imaginer un autre fluide , on peut aifémsnt lui appliquer tout ce que je du de l’air dans cet Article.

La rélonnance du Son , ou , pour mieux dire, fa permanence & fon prolongement ne peut naître que de la durée de l’agitation de l’air. Tant que cette agitation dure , l’air ébranlé vient fans celle frapper l’organe auditif Se prolonge ainfi la fenfation du Son. Mais il n’y a point de manicre plus fimple de concevoir cette durée , qu’en (uppofant dans Pair des vibrations qui fe fucccdent , & qui renouvellent ainli à chaque inOant l’impreflion. De plus , cette agitation de l’air , de quelque efpccc qu’elle foit, ne peut être produite que par une agitation femblable dans les parties du corps fomre : or ^ c’efl un fait certain q je les parties du corps fonore éprouvent de telles vibrations. Si l’on touche le corps d’un Violoncelle dans le ten ::s qu’on en tire du Son, on le fent frémir fous la main & Toi voit bien fenfîblement durer les vibrations de la Corde jufqu’à ce que le Son s’éteigne. Il en cft de même d’une cloche qu’o :i