208 DU CONTRAT SOCIAL
magistrat suprême, qu'on peut se représenter, au milieu de cette progression, comme l'unité entre la série des fractions et celle des nombres ( 1 ).
Sans nous embarrasser dans cette multiplication de termes, contentons-nous de considérer le gou- vernement comme un nouveau corps dans l'Etat, distinct du peuple et du souverain, et intermédiaire entre l'un et l'autre.
Il y a cette différence essentielle entre ces deux corps, que l'État existe par lui-même, et que le gouvernement n'existe que par le souverain. Ainsi
même symbolisme mathématique pourrait donc s'appli- quer aussi à ces relations multiples et complexes. On pour-
. , . G G' G' G" rait écrire -^r == -=-, G „- = E ~, etc.
(*) Si nous considérons le pouvoir exécutif comme rassemblé dans un unique magistrat suprême, G «= i et
S c
nous avons alors, au lieu des rapports — — et -=-, les deux
G hj
S i
rapports et -g-. Ces rapports seraient égaux, si le peu- ple ne comptait qu'un seul citoyen, car alors S ==> i et, par suite, E =» i. Mais à mesure qu'augmente le nombre des citoyens et qu'augmente par suite la puissance du prince, chaque sujet reçoit de cette puissance une fraction d'autant
2 plus petite. Dans un Etat de 2 citoyens, — exprimerait le rap- port numérique du souverain au prince, et — le rapport
du prince aux sujets. Si S prend successivement les valeurs
3 1 4 I 10.000
3, 4» 10.000, etc., on aura — et -5- , — et -y-, — - — et
, etc. Les deux rapports de notre ancienne propor-
10.000 ' l ^ r x
tion s'éloignent donc de pois en plus l'un de l'autre, comme la série des nombres entiers et la série des nombres frac- tionnaires, tandis que le prince reste égal à l'unité.
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