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Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/152

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l LIVRE Ill. - CHAP. l. g5 point du ressort de la loi, ni par conséquent de celui du souverain, dont tous les actcs nc pcuvent étre que des lois. Il faut donc a la force publique un agent propre qui la réunisse et la mette en oeuvre selon les directions de la volonté générale, qui serve a la communication de l’Etat et du souverain, qui fasse en quelque sorte dans la personne ( publique ce que fait dans l’homme l’union de Fame et du corps. Voila quelle est, dans l’Etat, la raison du gouver- nement, confondu mal a propos avec le souverain, dont il n’est que le ministre. Qu`est-cc donc que le gouverncmentP Un corps inter- médiaire établi entre les suiets et le souverain pour leur mutuelle correspondance., chargé de Pexécution des lois et du maintien de la liberté tant civile que politique. ( Les I`1’]€II1bI`€S de CC COPPS S,3.pp€ll€I1I IT1&glSII`8IS OU TOIUS, I C’€SI-5-Clll`€ g'Oll1!¢f'I2Cll7‘S; et le COl`pS €I1Il€l` POITC le l'l0I'I1 de prince (a). Ainsi ceux qui prétendent que l’acte par lequel un peuple se soumet a des chefs n’est point un contrat., ont grande raison (1). Ce n’est absolument qu’une commission, (a) C’est ainsi qu'a Venise on donne au college le nom de sérénissime prince, meme quand le doge n‘y assiste pas. (Note du Contra: social, édition de 1762.) 1 (1) Pu1¤·sn¤o1u=·. Des devoirs de Fhomme et du citoyen, liv. ll, chap. v1. -—— ° Dans la formation réguliere de tout Etat, il faut nécessairement deux con- ventions et une ordonnance générale. En effet, 1orsqu‘une multitude renonce a Pindépendance de l'état de nature pour former une société civile, chacun s’engage d’abord avec tous les autres 21 se ioindre ensemble pour toujours en un seul corps et a régler . d’un commun consentement ce qui regarde leur conservation et leur sureté . commune. Tous en général ct chacun en particulier doivent cutter dans cet engagement primitif, et ceux qui n‘y ont aucune part demeurent hors de la société naissante. . ll faut, ensuite, faire une ordonnance générale par laquelle on établisse la forme de gouvernement, sans quoi il n‘y aurait pas moyen de prendre aucunes mesures nxes pour travailler utilement et de concert au bien public. ' Enfin, il doit y avoir encore une autre convention par laquelle, aprés qu’on at choisi une ou plusieurs personnes A qui l'on confére le pouvoir de gouverner la société, ceux qui sont revétus de cette autorité supreme s’en- gagent a veiller avec soin it la sureté et a l’utilité commune,et les autres, en méme temps, leur promettent une fidele obéissance, ce qui renferme une I