Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




APPENDICES

——

I


En reproduisant in extenso le manuscrit de Genève dont la plus grande partie fait double emploi avec la version définitive du Contrat social qui est l’objet de cette édition, nous avons voulu provoquer les recherches du lecteur et lui permettre d’instituer lui-méme une comparaison, soit pour la forme, soit pour le fond, entre les deux textes. Pour lui faciliter ce travail, nous avons marqué entre crochets les parties du manuscrit qui avaient passé dans le Contrat social. Nous avons, en outre, relevé toutes les variantes de style du manuscrit, je veux dire les quelques corrections, peu nombreuses et importantes d’ailleurs, dont le manuscrit porte la trace. Entin, pour les passages qui, au premier abord, paraissent inédits, nous avons cité des extraits des ouvrages de Rousseau où les mêmes idées se trouvent exprimées.

Nous avons déjà dit dans notre introduction qu’en somme le manuscrit de Genève ne nous apprend rien de neuf sur la politique de Rousseau ; c’est une ébauche, dont toutes les idées maîtresses, sans exception, ont été conservées dans le Contrat ou dans d’autres écrits de l’auteur. Le peu d’inédit qui s’y trouve, ce sont des redites, des phrases mal venues, des développements prolixes ou obscurs, qui ont été condensés ailleurs, en meilleurs termes, avec plus de correction et de netteté. Le lecteur jugera dans le détail de la valeur de notre assertion.

On sait déjà que le manuscrit renferme la matière des deux premiers livres du Contrat et des premières lignes du livre III, avec un morceau qui a été utilisé dans le chapitre du livre IV intitulé : De la religion civile.

Les suiets traités dans l’ensemble de ces deux livres sont les mêmes dans le manuscrit et dans l’édition, sauf le chapitre II du manuscrit qui traite de la Société générale du genre humain. Le seul énoncé de ce titre montre qu’il s’agit ici de développements philosophiques qui ne pouvaient trouver place dans le Contrat. La lecture du chapitre confirme pleinement cette prévision et fait voir, d’ailleurs, que si, dans la forme, il est décousu, redondant, parfois même incorrect et mal digéré, il ne renferme dans le fond aucune idée qui n’ait été beaucoup mieux exprimée, soit dans l’Inegalité, soit dans l’Émile, soit dans l’Encyclopédie.

Ce morceau mis à part, ainsi que les parties du manuscrit qui ont passé dans l’Économie politique, il reste in comparer la matière contenue dans 12 chapitres du manuscrit et 21 chapitres de l’édition.