Page:Rousseau - Du contrat social éd. Dreyfus-Brisac.djvu/89

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Ces clauses, bl€I1 entendues, SC I`éd�lS€I’lI toutes $1 DDC seule : savoir, l’aliénation totale de chaque associé avec tous SCS dl`OlIS 5. IOUIC la COII`lII`ll1I1£lL1Ié CHI`, pI`€II1léI`€II`l€I1t, cha- CLIU SC donnant IOIJI Clltlél`, la COi`ldlIl01`1 est ég8.l€ pO�l` {ODS; et la condition étant égale pour tous, nul n’a intérét de la rendre onéreuse aux autres.

De plus, l`aliénation se faisant sans réserve, l’union est aussi parfaite qu’elle peut l’étre, et nul associé n’a plus rien à réclamer : car, s’il restait quelques droits aux particuliers, comme il n‘y aurait aucun supérieur commun qui put- prononcer entre eux et le public, chacun, étant en quelque point son propre juge, prétendrait bientot l’étre en tous; l’état de nature subsisterait, et l’association devien- drait nécessairement tyrannique ou vaine (i).

Enfin chacun se donnant a tous ne se donne a personne;

(x) Honnss,Léviathan, chap. xvn. De causa, generatione et dejinitione civi- tatis.— Communem autem potentiam constituendi quae homines tum ab invasione exterorum tum ab iniuriis mutuis tueri possit, ita ut proprix industric et telluris fructu contenti vivant et alantur; unica via hacc est ut potentiam et vim suam omnem in hominem vel hominum coztum unum uniusquisque transferat unde voluntates omnium ad unicam reducantur, id est ut unus homo vel ccetus unus personam gerat uniuscujusque hominis singularis; utque unusquisque authorem se esse fateatur actionum omnium quas gerit persona illa ejusque voluntati et iudicio voluntatem suam submittat. Est autem hoc aliquid amplius quam consensio aut concordia. Est cnim in personam unam vere omnium unio; quod lit per factum uniuscujusque cum unoquoque, tanquamgsi unicuique unusquisque dice- ret : Ego huic homini (vel huic cwtui) authoritatem et jus meum regendi meipsum concedo, ea conditione ut tu quoque tuam authoritatem et jus tuum tui regendi in eumdem transferas· Quo facto multitudo illa una per- sona est et vocatur civitas et respublica. Atque htec est generatio magni illius Leviathan, vel (ut diguius loquar) mortalis Dei, cui pacem et protec- tionem sub Deo immortali debemus omnem...

Is autem qui civitatis personam gerit summam habere dicetur potas- tatem, cteteri omnes Subditi et Cives appellantur.

Locxn, Gouvernement civil, ch. vn. — Partout Ol`.! il y a des gens qui n’ont point de réglements stables et quelque commun iuge auxquels ils puissent appeler sur la terre, pour la décision des disputes de droit qui sont capables de s’élever entre eux, on y est toujours dans l’état de nature et ex- posé a tous les inconvénients qui Paccompagnent, avec cette seule et malheureuse ditiérence qu’on y est sujet ou plutot esclave d’un prince absolu, au lieu que dans l’état ordinaire de nature, chacun a la liberté de iuger de son propre droit, de le maintenir et de le défendre autant qu’il peut.