Page:Rousseau - Du contrat social 1762a.djvu/141

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par l’exposant, & dans l’autre, considéré selon l’identité, il s’estime par la similitude.

Or moins les volontés particulieres se rapportent à la volonté générale, c’est-à-dire les mœurs aux loix, plus la force réprimante doit augmenter. Donc le Gouvernement, pour être bon, doit être rélativement plus fort à mésure que le peuple est plus nombreux.

D’un autre côté, l’aggrandissement de l’Etat donnant aux dépositaires de l’autorité publique plus de tentations & de moyens d’abuser de leur pouvoir, plus le Gouvernement doit avoir de force pour contenir le peuple, plus le Souverain doit en avoir à son tour pour contenir le Gouvernement. Je ne parle pas ici d’une force absolue, mais de la force rélative des diverses parties de l’Etat.

Il suit de ce double rapport que la proportion continue entre le Souverain le Prince