Page:Rousseau - Du contrat social 1762a.djvu/219

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Je reponds qu’on ne doit faire ni l’un ni l’autre. Premierement, l’autorité souveraine est simple & une, & l’on ne peut la diviser sans la détruire. En second lieu, une ville non plus qu’une Nation ne peut être légitimement sujette d’une autre, parce que l’essence du corps politique est dans l’accord de l’obéissance & de la liberté, & que ces mots de sujet & de souverain sont des corrélations identiques dont l’idée se réunit sous le seul mot de Citoyen.

Je reponds encore que c’est toujours un mal d’unir plusieurs villes en une seule cité, & que, voulant faire cette union, l’on ne doit pas se flater d’en éviter les inconvéniens naturels. Il ne faut point objecter l’abus des grands États à celui qui n’en veut que de petits : mais comment donner aux petits États assez de force pour résister aux