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La Monongahéla

de l’exécution du projet. Celui-ci remit ses pouvoirs à l’évêque de Grasse, Mgr Godeau, qui en conféra avec les évêques de France alors assemblés à Paris.

Deux évêques furent députés auprès d’Anne d’Autriche, alors régente du royaume, pour obtenir son consentement. La reine déclara qu’elle avait déjà reçu des propositions des révérends pères jésuites qui lui avaient désigné l’abbé de Montigny « comme le seul homme capable de former des missionnaires en Canada, de réformer les abus et les désordres qui pourraient s’être introduits dans ces missions lointaines, de faire fructifier les principes qui y avaient été semés et de soutenir en toute occasion les droits de la morale et de la religion attaqués de temps à autre par les colons de mœurs et de principes trop libres pour l’exemple des indigènes. »

L’abbé de Montigny s’alarma des difficultés de la tâche que l’on songeait à lui confier. Il supplia qu’on le laissa partir pour la Nouvelle-France seulement en qualité de simple missionnaire. Mais la divine Providence en avait décidé autrement et en 1657, le pape Alexandre VII fit expédier les bulles de M. l’abbé de Montigny, le nommant évêque de Pétrée en Arabie, in partibus infedelium, et vicaire apostolique en la Nouvelle-France.

La pauvreté du nouveau titulaire était telle, que ses amis durent se cotiser volontairement pour lui