Page:Rousseau - La Monongahéla, 1890.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
185
La Monongahéla

piloteras jusqu’à Québec que nous allons prendre et si tu faisais mine de trahir, pendu à la grande vergue !

— Ah ! mon failli chien ! que je me dis à moi tout seul, tu veux prendre Québec et tu comptes sur moi pour t’y conduire ? Attends un peu, je t’en promets un pilotage de ma façon.

« Pour lors, nous v’là en route et nous arrivons à Boston où nous bourlinguâmes pendant deux mois. Puis nous rev’là repartis le trente juillet, pour le St. Laurent.

« Bonne brise jusqu’au dix-huit août. Alors se mit à souffler un vent de nordet à demater toute la flotte, et de peur que la tempête ne séparât les transports, l’amiral fit mouiller dans la baie de Gaspé.[1]

« Au bout de quarante huit heures, le vent ayant tourné à l’ouest, il eut l’espoir de faire la traversée et il fit porter sur la côte nord. Mais deux jours après, le vent étant venu à l’est, une brume couvrit le Saint Laurent et mit la flotte dans l’impossibilité de continuer sa route sans s’exposer à quelque danger, parce qu’on n’avait point la vue des terres et qu’on ne connaissait ni les fonds, ni les rochers.

  1. Le récit que nous mettons dans la bouche de Paradis, dont le nom se trouve dans Ferland, est emprunté, pour les renseignements, au « Cours d Histoire du Canada. »