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La Monongahéla

Brennus, qu’une seule chose, après Dieu, « que le ciel, brisant ses pôles, s’écroulât sur leur front. »

Chaque homme portait ses armes, ses couvertures et des provisions pour vingt jours.

Avant d’arriver à bon port, ils eurent à traverser à gué quatre rivières couvertes de glaces flottantes. Une neige abondante arrêta même le parti deux jours. Enfin le 26 janvier, il arriva à Rebou, au milieu des habitations anglaises. L’apparition de ce détachement, composé d’hommes tous vêtus à la sauvage, inspira une telle frayeur, que personne ne songea à se défendre.

Après un repos de deux jours, au milieu de l’abondance qu’ils trouvèrent en cet endroit, ils se portèrent sur le Petit-Hâvre, dont ils s’emparèrent facilement.

Comme ils étaient dans le voisinage de Saint-Jean, M. de Subercase voulut essayer de prendre le grand fort qui défendait la ville. Les ennemis s’étaient préparés à les recevoir chaudement. Les canons de la place firent un feu si vif, que les assaillants — qui n’avaient que leurs fusils et de la poudre mouillée — furent obligés de renoncer à l’attaquer, après avoir perdu quinze hommes, tués ou blessés.

Ils quittèrent les environs de St-Jean le cinq mars et continuèrent de suivre la côte jusqu’au Forillon, dont ils s’emparèrent. M. de Subercase s’arrêta en cet endroit avec une partie de ses soldats. Les Cana-