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La Monongahéla

précipité et impatient le parapet sud du fort Duquesne dont il avait le commandement. De temps en temps il s’arrêtait, promenait un regard investigateur sur la campagne environnante, puis apparemment n’y voyant rien d’insolite ou rien de ce qu’il attendait, il reprenait sa marche un instant interrompue.

— Qui vive ! cria tout à coup une sentinelle placée à la porte du fort, à quelques pas du parapet.

— Ami ! répondit une voix de l’extérieur.

M. de Contrecœur s’avança rapidement vers la sentinelle.

— Ouvrez, lui dit-il, je reconnais la voix de M. de St-Denis.

La porte roula sur ses gonds rouillés avec un bruit strident et cinq ou six hommes, portant des mousquets sur l’épaule, se glissèrent dans le fort.

C’était sans doute ce qu’attendait M. de Contrecœur ; car un sourire de joie éclaira son visage. S’avançant vers celui qui semblait le chef du détachement :

— Avez-vous enfin des nouvelles certaines, M. de la Pérade ? demanda-t-il.

— Oui, mon commandant.

— Et l’ennemi ?

— Il s’avance à marche forcée.

— Est-il loin encore ?