Page:Rousseau - La Sagesse de Jean-Jacques, 1878, éd. Roget.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 10 —

aucune puissance, et qui, soit en public soit tout seul et sans témoin, ne fait en toute occasion que ce qui est juste et honnête, sans égard aux vœux secrets de son cœur, celui-là seul est homme vertueux.

— La grandeur de l’homme appartient à tous les états, et nul ne peut être heureux s’il ne jouit de sa propre estime.

— Sois sûr, que s’il est un seul exemple de bonheur sur la terre, il se trouve dans un homme de bien.

— Employons à nous rendre bons et heureux le temps que les philosophes perdent à chercher comment on doit l’être, et proposons-nous de grands exemples à imiter plutôt que de vains systèmes à suivre.

— Il faut que le mot de vertu ne soit qu’un vain nom, ou qu’elle exige des sacriflces.

— Hélas ! je le sens trop par mes vices, l’homme ne vit qu’à moitié durant sa vie, et la vie de l’àme ne commenee qu’à la mort du corps.

— La mort est la fm de la vie du méchant et le commencement de celle du juste.

— La préparation à la mort est une bonne vie ; je n’en connais point d’autre.

— La vanité de l’homme est la source de ses