mier de tous les biens n’est pas l’autorité, mais la liberté. L’homme vraiment libre ne veut que ce qu’il peut et fait ce qu’il lui plaît.
— Ce n’est pas des plaisirs entassés qu’on est heureux, mais par un état permanent qui n’est point composé d’actes distincts ; si le bonheur n’entre pour ainsi dire en dissolution dans notre âme, s’il ne fait que la toucher, l’effleurer par quelques points, il n’est qu’apparent, il n’est rien pour elle.
— Un homme gai n’est souvent qu’un infortuné, qui cherche à donner le change aux autres et à s’étourdir lui-même. Ces gens si riants, si ouverts, si sereins dans un cercle, sont presque toujours tristes et grondeurs chez eux et leurs domestiques portent la peine de l’amusement qu’ils donnent à leurs sociétés.
Un homme vraiment heureux ne parle guère ; il resserre pour ainsi dire le bonheur autour de son cœur. Les jeux bruyants, la turbulente joie voilent les dégoûts et l’ennui.
— Quant à la fortune, ce n’eût pas été la peine de philosopher pour ne pas apprendre à m’en passer. Je gagnerai ma vie et je serai homme ; il n’y a point de fortune au-dessus de cela.
— Heureux, celui qui sait quitter l’état qui le quitte, et rester homme en dépit du sort !