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— Je crois toutes les religions bonnes quand on y sert Dieu convenablement. Le culte essentiel est celui du cœur. Dieu n’en rejette point l’hommage, quand il est sincère, sous quelque forme qu’il lui soit offert.

— Je pense que chacun sera jugé, non sur ce qu’il a cru, mais sur ce qu’il a fait et je ne crois point qu’un système de doctrine soit nécessaire aux œuvres, parce que la conscience en tient lieu.  (Lettre à M. 1769.)

— Je laisse la subtile interprétation des dogmes que je n’entends pas. Je m’en tiens aux vérités lumineuses qui frappent mes yeux et convainquent ma raison, aux vérités pratiques qui m’instruisent de mes devoirs. Sur tout le reste, j’ai pris pour règle cette maxime ; est-on maître de croire ou de ne pas croire ? est-ce un crime de n’avoir pas su bien argumenter, ? Non, la conscience ne nous dit point la vérité des choses, mais la règle de nos devoirs ; elle ne nous dit pas ce qu’il faut penser mais ce qu’il faut faire ; elle ne nous apprend point à bien raisonner, mais à bien agir.  (N. Hél. Discours de Julie.)

— Si Dieu juge la foi par les œuvres, c’est croire en lui qu’être homme de bien. Le vrai chrétien c’est l’homme juste ; les vrais incrédules sont les méchants. (Id.)