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Page:Rousseau - Le château de Beaumanoir, 1886.djvu/112

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adieu éternel sans vous voir une dernière fois. Si ma démarche est mauvaise, Dieu me la pardonnera en considération du sacrifice que je fais pour sauver mon père, de l’immolation de toute ma vie par piété filiale.

« Il me serait impossible de vous voir en présence de mon père qui me l’a défendu ; nous partons d’ailleurs demain pour Château-Richer où nous demeurerons jusqu’après l’époque de mon mariage qui est fixé à huit jours, et là je ne recevrai personne. Venez me dire adieu et m’assurer — ce sera une espèce de consolation — que vous me pardonnez le mal que je vous fais.

« Ne venez qu’à minuit, quand mon père sera retiré dans ses appartements, et je vous recevrai en présence de ma vieille nourrice, Dorothée, qui vous ouvrira.

« Je vais prier en vous attendant.

« Claire. »