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— Oh ! oui, ce doit être cela, reprit Louis Gravel avec vivacité.

— Dans tous les cas, mon cher enfant, il est nécessaire que vous voyiez cette jeune fille et que vous l’engagiez à vous dire tout ce qu’elle sait. Si elle persiste à se taire, faites lui comprendre que c’est le seul moyen de déjouer les perfidies de Bigot.

— Quelle reconnaissance…

— Pas encore. Sachons d’abord ce qui s’est passé, ensuite nous agirons, et bien fort sera maître Bigot si nous ne le terrassons pas. Dans tous les cas, comptez sur ma protection.

Maintenant en campagne, il est passé onze heures.

M. de Vaudreuil congédia Louis Gravel d’un geste amical. Celui-ci passa par sa chambre pour prendre son épée, donna congé à son valet auquel il dit que probablement il ne rentrerait qu’au jour, donna le mot d’ordre à la porte du château et se dirigea vers la rue Ste-Anne par l’endroit connu aujourd’hui sous le nom de Place d’Armes.