Page:Rousseau - Le château de Beaumanoir, 1886.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XXVI.

UNE PAGE D’HISTOIRE.


Nous sommes au mois de mai 1759. L’année s’avançait sous les plus sombres auspices.

« La situation de la colonie, écrivait M. de Montcalm au ministre, est des plus critiques ; la paix est nécessaire.

« Les Anglais ont eu, indépendamment de leur armée de Louisebourg, trente mille hommes pour agir en Canada…

« Nous n’avons que huit bataillons, douze cents soldats de la colonie ; le surplus dans les forts de la Belle Rivière. Les Canadiens pourront fournir trois mille hommes pour toute la campagne ; cependant nous n’en avons eu cette année que douze cents en campagne… Les Canadiens, bons pour des courses, ne savent pas rester cinq mois en campagne ; les sauvages non plus. J’écris la vérité comme citoyen, résolu de m’ensevelir sous les ruines de la colonie. »[1]

Décidée à conquérir le Canada, l’Angleterre faisait des efforts immenses pour se mettre en état de l’emporter sur la France.

Nous avons dit plus haut une partie des pré-

  1. Lettre du mois de novembre 1758.