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poignée de braves, comparativement à la force des armées anglaises.

Cette page mémorable a sans doute été oubliée dans l’apothéose du général anglais victorieux !

« Mais nous ne faisions qu’user de représailles ! » répondent des historiens anglais et américains.

Mauvaise raison, même dans le cas où ces assertions seraient vraies. Sans doute, dans les campagnes précédentes, et notamment à la prise des forts George et Oswego, les sauvages se portèrent à des actes de vengeance que reprouvent également la religion et la civilisation chrétienne. Cependant il est parfaitement avéré que ces actes de barbarie furent toujours commis contre les ordres formels des chefs qui commandaient les troupes françaises, et si l’on veut s’en convaincre, qu’on lise les extraits suivants de quatre autographes originaux qui ont été conservés dans nos archives. Ces quatre documents sont des ordres militaires donnés aux frères Baby, officiers dans les milices canadiennes à cette époque. Deux de ces ordres sont de la main de M. de Ligneris, un de celle de Contrecœur et le quatrième signé par M. Dumas.

L’un des ordres de Ligneris se termine par ces mots