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Page:Rousseau - Le château de Beaumanoir, 1886.djvu/191

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— Mon père ! s’écria la jeune fille… malade, blessé peut-être ?

— C’est justement ça. Il s’est trop avancé près des retranchements, en compagnie d’un jeune officier, et un éclat d’obus l’a frappé à l’épaule gauche

— Mon Dieu ! Mon Dieu !… vite, conduisez-moi auprès de lui…

— Calme-toi, je t’en prie ! fit Blanche en intervenant, et s’adressant au soldat :

— Qui vous envoie ? dit-elle.

— C’est le vieux monsieur avec une lettre et il m’a dit d’attendre la réponse. Ah ! ça, où l’ai-je donc mise ? reprit le soldat en cherchant dans ses poches.

— Donnez… mais donnez-donc ! s’écria Claire en frappant du pied avec impatience.

— Donnez-moi le temps de la trouver… Ah ! la voilà ! ajouta-t-il en lui présentant un papier plié.

La jeune fille déchira rapidement l’enveloppe et lut :


« Ma chère enfant,

« Ne t’alarme pas à tort de l’accident qui vient de m’arriver. Oubliant que je ne suis plus jeune, je me suis approché un peu trop