— Quel est votre plan, M. Vergor ? reprit l’officier anglais.
— M. l’Intendant va vous l’exposer, si vous voulez bien vous donner la peine de suivre sur la carte.
— J’y suis, monsieur.
— Nous attendons demain soir à Québec quelques chaloupes chargées de vivres, fit Bigot. Je suis informé — remarquez bien que ces renseignements me viennent de source privée — que les chaloupes seront en retard de vingt-quatre heures. Vous viendrez donc sans crainte à la place avec vos troupes, en ayant soin cependant de vous assurer les services d’une personne parlant bien la langue française pour répondre aux sentinelles en cas de besoin.
— Je serai moi-même dans la première chaloupe.
— C’est on ne peut mieux.
— Mais n’y a-t-il pas sur les hauteurs le bataillon de Guyenne ? demanda de Péan.
— Il y était, répondit Vergor, mais M. de Montcalm ne jugeant pas qu’il y eût du danger de ce côté-là a rappelé aujourd’hui ces soldats au camp.
— Il n’y a donc plus de troupes en cet endroit ?