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Page:Rousseau - Le château de Beaumanoir, 1886.djvu/87

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l’occasion se présente pour moi de vous parler seule, franchement, comme doit le faire une honnête fille. J’ai compté sur votre réputation de galant homme pour me faire pardonner ce qu’il y a d’extraordinaire dans ma démarche auprès de vous.

— Je vous écoute, mademoiselle.

— Monsieur l’intendant, vous avez demandé ma main à mon père, n’est-ce pas ?

— Mon cœur a dicté cette démarche.

— Soit. Mais ne pensez-vous pas, monsieur que vous auriez pu, avant de faire cette démarche tout-à-fait officielle, me consulter un peu ?

— J’avoue mon tort, mademoiselle, et je suis prêt à le réparer.

— Monsieur Bigot, est-il bien vrai que vous m’aimez ? demanda Claire avec une émotion mal contenue.

— Sur l’honneur ! mademoiselle.

— Et… si je ne… vous aimais pas, moi ?

— J’aurais l’espoir de trouver un jour le chemin de votre cœur.

Claire fit un léger mouvement d’épaules.

— Monsieur l’intendant, reprit-elle, vous avez demandé ma main à mon père qui vous l’a