orti de chez madame de Vercellis à peu près comme j’y étais entré, je
retournai chez mon ancienne hôtesse, et j’y restai cinq ou six semaines,
durant lesquelles la santé, la jeunesse et l’oisiveté me rendirent souvent
mon tempérament importun. J’étais inquiet, distrait, rêveur ; je pleurais, je
soupirais, je désirais un bonheur dont je n’avais pas d’idée, et dont je
sentais la privation. Cet état ne peut se décrire ; et peu d’hommes même le
peuvent imaginer, parce que la plupart ont prévenu cette plénitude de vie, à
la fois tourmentante et délicieuse, qui, dans l’ivresse du désir, donne un
avant-goût de la jouissance. Mon sang allumé remplissait incessamment mon
cerveau de filles et de femmes ; mais n’en sentant pas le véritable usage, je
les occupais bizarrement en idées à mes fantaisies