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Les Exploits d’Iberville

blessure. Il y employa tout ce qu’il avait de persuasion, tout ce que le repentir, tout ce que son cœur lui inspira de tendresse, de témoignages et de protestations d’attachement.

Il fut si éloquent, que quand il se retira, reconduit par la mère Sauvageau et Yvonne, celle-ci était convaincue.

Rendu sur le seuil de la porte, le jeune homme se retournant :

— Yvonne, dit-il, ne voulez-vous pas compléter m’a conversion ? Allez-vous me laisser exposé de nouveau aux dangers de la vie, quand un seul mot de vous peut me donner le courage nécessaire pour devenir un honnête homme ? Si vous m’aimez, Yvonne, dites-le moi, et je vous jure de me créer un avenir qui sera digne de vous.

— Attendez le retour de mon père, répondit la jeune fille, je vous le dirai alors ce mot qui me sera aussi doux à prononcer qu’à vous de l’entendre !

— Oh ! soyez bénie, reprit le jeune homme, je sens que vous m’avez rendu meilleur !

Quelques jours après, Yvonne partait pour Montréal en compagnie de son père et d’Urbain qui avait reçu l’autorisation de les accompagner.

Après un séjour de trois semaines à Lachine, Urbain retourna à Québec, non sans avoir eu, avant son départ, une longue entrevue avec le père d’Yvonne.