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Les Exploits d’Iberville

moitié. Il s’engageait en outre à la pourvoir d’une nouvelle cabine et de quelques instruments de marine.

À l’égard de M. Villedieu, les choses se passèrent ainsi que l’avait présumé le père Kernouët.

Pierre dut s’y prendre à plusieurs reprises pour lancer la balle dans la cellule du prisonnier, mais il y arriva toutefois sans que ses faits et gestes fussent remarqués des rares personnes qui fréquentaient le quai, large de quelques pieds à peine en cet endroit. Il n’existait heureusement de sentinelles que du côté de l’entrée principale de la prison, ce qui facilitait encore l’évasion.

Le même soir M. Villedieu, au moyen de son fil de soie, ayant reçu les outils nécessaires pour scier les barreaux de sa fenêtre, se mit immédiatement au travail, et le lendemain de nouvelles instructions lui apprirent que le départ était fixé à deux jours plus tard, dans la nuit, de se tenir prêt à lancer le fil au premier signal, deux coups de sifflet à un court intervalle l’un de l’autre.

Mais la veille du départ, au moment où Pierre se présentait pour prendre possession de la pinasse Tom Smüller, le propriétaire du bateau, alléché par la facilité en affaire de Pierre Dumas qui n’avait pas eu l’adresse de se faire prier un peu avant de donner quatre cents livres d’un mauvais bachot, Tom Smüller, disions-nous, retira sa parole sous le prétexte qu’on lui offrait cent livres de plus.

Où se les procurer, ces cent livres ? Comment faire