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Les Exploits d’Iberville

XX

En chasse.


— Hors le petit foc ! commanda tout à coup une voix sonore ; borde et hisse les huniers !

— En haut, les gabiers ! commanda aussitôt une seconde voix.

Le second maître, Olivier Kernouët, saisit un gros sifflet d’argent accroché à l’une des boutonnières de sa chemise de laine et le porta vivement à ses lèvres : un son modulé retentit.

Toute la bordée du quart s’était précipitée : en un clin d’œil la manœuvre fut exécutée, et le navire, offrant plus de toile à la brise du sud-ouest, s’inclina coquettement en doublant son allure. Son taille-mer fendait une flot d’écume et son sillage décrivait au loin une longue ligne dans laquelle voltigeaient, comme des feuilles sèches dans un tourbillon de vent, des bandes d’alcyons aux ailes noirs et aux ventres blancs.

Le navire courait bon bord, détachant nettement sa voilure blanche sur le fond empourpré du ciel ; pas une voile n’apparaissait à l’horizon. La terre était proche et le Pélican semblait se presser comme un cheval qui rentre et sent l’écurie.

À l’arrière du vaisseau, l’officier de quart se promenait de ce pas régulier du marin qui est contraint