Restez-là, car un poste, c’est sacré ! Et le temps que durera la bataille, vous lancerez des grenades sur l’Anglais que Dieu confonde. Avez-vous compris ?
— Oui, maître.
— Et vous jurez d’obéir ?
— Nous le jurons, maître.
— Si vous tenez votre parole, foi de matelot, vous passerez novices… Tout de même, mes petits ! faites un vœu à la Bonne Ste-Anne de Beaupré qui vaut bien Notre-Dame-d’Auray… l’affaire sera chaude.[1]
- ↑ La Bonne Ste Anne de Beaupré, dont le pèlerinage est si
célèbre aujourd’hui, était déjà en honneur à cette époque parmi les Habitants de la colonie.
Nous lisons en effet dans le « Petit Manuel du Pèlerin, » publié par l’abbé D. Gosselin en 1879, les lignes suivantes :
« La Bonne Ste Anne fut si prodigue de ses faveurs pendant les années qui suivirent la fondation de l’église, en 1660, que la vénérable Mère de l’Incarnation, dans une lettre à son fils, du 30 septembre 1665, lui parle des grandes merveilles opérées par cette sainte, dans une église située à sept lieues de Québec, dans un bourg appelé le Petit Cap. »
« En 1668, M. Morel, missionnaire chargé de la desserte de cette paroisse, fit un recueil des guérisons qui s’y étaient opérées, et que monseigneur de Laval déclara après examen, être conformes à la vérité. Il terminait son jugement en confessant que rien ne l’avait plus aidé dans sa charge que la dévotion des habitants du pays à la Bonne Ste Anne. »
Ce document se trouve dans les archives du Séminaire de Québec et une copie, par les soins de M. l’abbé A. Gauvreau, a été déposée au sanctuaire de la grande Thaumaturge.
(Note de l’auteur.)