Page:Rousseau - Les exploits d'Iberville, 1888.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
64
Les Exploits d’Iberville

Cependant, une frégate anglaise avait été envoyée de Boston pour traiter de l’échange des prisonniers laissés à Pentagouet. Mais, comme le commandant se trouva le plus fort, il ne se contenta point de réclamer ses compatriotes, il arrêta encore Villedieu, chargé de négocier avec lui, et vingt-deux soldats laissés pour protéger ce poste.

L’officier français fut conduit à Boston et jeté dans une prison où il eût à essuyer des mauvais traitements et un secret absolu. Cependant, malgré toutes les précautions de ses géoliers, il trouva moyen d’informer de son emprisonnement le gouverneur du Canada, par quelques lignes tracés avec son sang sur un petit morceau de papier.

Plaisance était la seule place importante que les Français possédaient sur la côte orientale de Terreneuve. Quoique situés dans un des plus beaux ports de l’Amérique, les habitants y vivaient misérablement.

Un fort, assez mauvais, protégeait cette bicoque, et, pour le défendre, le gouverneur n’avait que dix-huit soldats, auxquels, dans le cas d’une attaque, pouvaient se joindre une centaine de pêcheurs, plus habiles à manier la ligne que le mousquet.

Tel était l’état de Plaisance, quand d’Iberville, jaloux de rétablir les affaires de la France dans l’Île de Terreneuve, offrit à la cour de s’emparer des établissements anglais.