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Les Exploits d’Iberville

les champs sous l’égide d’une vieille négresse, sa nourrice.

Lewis connaissait cette lacune dans la vie de sa sœur et s’était promis de s’en servir pour faire accepter Yvonne dans sa famille, comptant sur l’imprévu pour caser le père Kernouët quelque part.

Disons, en passant, que les blessures causées au père d’Yvonne par les sauvages n’étaient pas absolument graves. Quelques soins et un peu de repos à son arrivée à Boston firent retrouver au vieillard à peu près toute sa vigueur d’autrefois.

Madame Glen revit son fils avec une grande joie. Après les premiers épanchements d’une allégresse sans mélange, Lewis, quoiqu’il lui en coutât beaucoup, aborda franchement la question.

— Ma chère mère ! dit-il, je vous apporte un cadeau qui sera reçu par vous avec faveur, je l’espère du moins.

— Un cadeau ? Qu’est-ce donc ? répondit madame Glen étonnée.

— Je me trompe ; ce cadeau est plutôt destiné à Ellen, puisque c’est elle qui en retirera tout le profit ; mais j’ai besoin de votre consentement pour le lui présenter.

— Dis vite alors ! s’écria la jeune fille assistant à l’entrevue qui avait lieu dans le parloir d’une jolie maison entre cour et jardin.