Page:Rousseau - Philosophie, 1823.djvu/90

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encore des conclusions pratiques, je leur en promets de très-clairement énoncées dans ma première réponse.

Sur l’inutilité des lois somptuaires pour déraciner le luxe une fois établi, on dit que « l’auteur n’ignore pas ce qu’il y a à dire là-dessus. » Vraiment non, je n’ignore pas que quand un homme est mort, il ne faut point appeler de médecin.

« On ne saurait mettre dans un trop grand jour des vérités qui heurtent autant de front le goût général, et il importe d’ôter toute prise à la chicane. » Je ne suis pas tout-à-fait de cet avis, et je crois qu’il faut laisser des osselets aux enfants.

« Il est aussi bien des lecteurs qui les goûteront mieux dans un style tout uni, que sous cet habit de cérémonie qu’exigent les discours académiques. » Je suis fort du goût de ces lecteurs-là. Voici donc un point dans lequel je puis me conformer au sentiment de mes censeurs, comme je fais dès aujourd’hui.

J’ignore quel est l’adversaire dont on me menace dans le post-scriptum ; tel qu’il puisse être, je ne saurais me résoudre à répondre à un ouvrage avant que de l’avoir lu, ni à me tenir pour battu avant que d’avoir été attaqué.

Au surplus, soit que je réponde aux critiques qui me sont annoncées, soit que je me contente de publier l’ouvrage augmenté qu’on me demande, j’avertis mes censeurs qu’ils pourraient bien n’y pas trouver les modifications qu’ils espèrent ; je prévois que, quand il sera question de me défendre,